Exposition Regard sur Cherbourg, port de la Liberté

Au cœur de la Gare Maritime Transatlantique : « Regard sur Cherbourg, port de la Liberté », l’exposition temporaire gratuite.

Cette exposition déclinée en français, anglais et allemand, est consacrée au rôle du port de  Cherbourg pendant la décennie (et un peu au-delà) qui marque les débuts de la Gare Maritime Transatlantique jusqu’après la Libération. Il s’agit de porter un regard sur la Gare Maritime Transatlantique, l’Occupation et la Libération.

 

Le dispositif est complété d’une partie dédiée au jeune public, « à travers les yeux de Jean PIVAIN » : un enfant de 9 ans en 1939, qui est né et a grandi à Cherbourg, et qui demeure un grand témoin encore présent.
Ainsi, en une ou deux phrases mais aussi sous forme illustrative, Jean PIVAIN, nous partage son sentiment sur un évènement. Le public de La Cité de la Mer pourra également découvrir une table numérique sur laquelle seront accessibles des photos d’archives et un film sur la libération de Cherbourg. Les équipes de La Cité de la Mer ont ainsi imaginé un dispositif complet, visible par un public familial sur place. Ces images, mélangeant désarroi et liesse populaire sont poignantes. Elles retracent des évènements marquants comme le dynamitage et le sabotage par les Allemands du port stratégique de Cherbourg et de sa Gare entrainant la  chute d’un des emblèmes de la ville : le campanile de la Gare Maritime Transatlantique. Tel un phare, reconnaissable par tous, cet élégant campanile rythmait les départs des grands paquebots transatlantiques en partance vers le nouveau monde, symbole d’espoir et de liberté.

Cette exposition sera accessible gratuitement au cœur de la Gare Maritime à partir du mois de juin, jusqu’au 1er septembre 2024, dans la Nef d’Accueil de La Cité de la Mer. Elle sera ensuite mise à la disposition des écoles et collèges du territoire comme support historique, pédagogique et itinérant.

6 juin 1944 : le plan Overlord est lancé : les troupes alliées débarquent sur les plages normandes. A Utah-Beach, les soldats ont un objectif : remonter le Cotentin pour libérer le port de Cherbourg qui supportera tout l’effort logistique. En effet la position est stratégique : le port en eaux profondes et sa grande rade artificielle (la plus grande au monde à ce moment-là), permettront le débarquement de troupes et de matériels nécessaires au front. L’assaut est appuyé par deux divisions de parachutistes à Sainte-Mère-Église et Ouistreham.

Les Américains atteignent Cherbourg au bout de 20 jours de combat ! Le 26 juin Cherbourg est enfin libéré. La Gare Maritime Transatlantique, occupée par les Allemands depuis juin 1940, a été dynamitée 3 jours auparavant. Son campanile de 67 mètres de haut ne se relèvera jamais. Les quais de la gare sont  inutilisables, tout comme l’ensemble des infrastructures portuaires. La grande rade est minée – il faudra 13 jours pour libérer un premier chemin dans l’espace maritime. Les Américains, qui cohabitent alors avec la population cherbourgeoise, travaillent sans relâche.

A partir du mois d’août 1944, le débarquement du matériel est possible. Entre juillet 1944 et mars 1945 : près de 110 000 hommes débarquent à Cherbourg. Côté logistique : 2 332 413 tonnes de matériel transitent par le port, expédiés ensuite par voie ferroviaire ou routière (la fameuse « Red Ball Highway Express). La Gare Maritime Transatlantique accueillera 116 500 blessés par des trains spéciaux, pour leur permettre d’embarquer dans des navires hôpitaux.

L’occupation américaine prend fin le 14 octobre 1945, date à laquelle le port est officiellement remis aux autorités françaises. La Gare Maritime Transatlantique se remet doucement de ces périodes difficiles. Les travaux, partiels, de reconstruction s’achèvent en 1952 : le bijou art déco, est alors inauguré par le Président Antoine Pinay le 22 mai, quelques jours après le retour à quai du Queen Mary. La gare voit pendant quelques années passer les stars américaines avant d’être abandonnée, face au trafic aérien croissant. Le monument sera inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1989, avant de devenir officiellement La Cité de la Mer en 2002.